Christophe Gaumont, Directeur de course du Tour Voile 2018, nous explique comment est préparée et menée la compétition à l’aide du logiciel Adrena et ses différents outils.
Outil indispensable pour les skippers de course au large, Adrena n’est pas moins indispensable dans la gestion des courses.
Même si le Tour de France à la Voile, rebaptisé Tour Voile cette année s’est rapproché des côtes et des plages, la direction de course continue de travailler avec Adrena, avant et pendant l’épreuve.
Roadbooks et Déclaration de manifestation nautique
Les Diam 24 évoluant à grande vitesse dans un espace restreint tout près des plages et des baigneurs, l’organisation demande des arrêtés règlementant la navigation, ou interdisant la baignade. L’outil de dessin des Roadbooks est donc très utilisé pour rédiger la Déclaration de Manifestation nautique.
Une fois les zones dessinées, j’utilise les touches Ctrl+F8 pour copier l’écran Adrena. Je colle ensuite la capture dans les documents.
Rédaction des documents de course
Les raids côtiers sont dessinés dans Adrena, puis exportés de différentes manières. D’abord sous forme d’images de cartes, capturées selon le même procédé que les roadbooks, puis sous forme de tableau Excel contenant plus de détails sur les waypoints.
Router le Tour Voile
L’organisation souhaite, pour des raisons médiatiques et pratiques, que les raids côtiers arrivent entre 16h et 16h30, ce qui est arrivé dans 17 cas sur 18 dans les 2 dernières éditions. Il faut donc dessiner des parcours d’une longueur adaptée à la situation et utiliser les routages qui marchent.
Le comité de course peut supprimer certaines marques, ou renvoyer les bateaux directement vers l’arrivée.
Chaque matin, la direction de course effectue des routages dans Adrena avec les derniers fichiers MétéoFrance (qui est le prestataire météo de l’épreuve) avec des GRIBS Arôme, Arpège ou CEP.
Pendant la course, celle-ci communique avec un routeur à terre, qui suit le tracking pour recalculer des routages, réguler le parcours et ajuster la marque d’arrivée.
Les relevés de vent permettent également de mettre en relation le timing des GRIBs avec la situation météo réelle.
Ce système donne d’excellent résultat, à conditions :
– D’avoir une polaire fiable
La polaire dont nous disposons marche bien. Elle est affinée chaque année avec le recueil des données et le chronométrage des sections de parcours selon les angles de vent. Elle tient également compte de la prise de ris au-dessus de 20 nœuds.
Les Diams 24 accélèrent de façon exponentielle par rapport à la force du vent (entre 5 et 12 nœuds), avec des seuils où la vitesse reste la même proche si le vent monte (entre 20 et 25 nœuds)
– De disposer de bonnes sources météo
En général, un des 3 tableaux de marche (Arôme, Arpège ou CEP) est performant, pas toujours le même. Le temps de passage permettent de choisir le bon routage, et en général il reste valable pour la journée, même si parfois un appel à Richard Silvani, prévisionniste Météo France, permet de s’adapter et comprendre la situation réelle.
– De disposer d’Adrena !!!
L’algorithme de calcul, avec des données fiabilisées permet un calcul d’ETA (Estimated Time of Arrival) précis même sur des courses courtes en multicoque.