Faire sa Sailect
Votre maitre voilier peut vous fournir, avec votre jeu de voile, une Sailchart assez proche de la réalité. Avec un peu de chance, il utilise aussi Adrena et vous fournira le fichier au bon format (.SE). Sinon vous devrez vous-même créer votre Sailect avec Optima.
Ensuite chaque navigation permettra d’affiner les plages d’utilisation de chaque voile.
Ci-dessous, une Sailect de M34, un peu modifiée..! Elle est assez simple car on ne prend jamais de ris dans la Grand-Voile, donc seules les voiles d’avant apparaissent. Mais on peut superposer plusieurs voiles (Spi+trinquette par exemple) et d’autres éléments comme la position longitudinale du matos, les ballasts, etc…
Nous allons voir ici quelques fonctionnalités de cet outil :
1/ Le routage
Lorsque vous avez une Sailect, les voiles à utiliser apparaissent dans le tableau de marche du routage. Si ce n’est pas le cas, il faut cliquer sur »paramétrer » puis cocher la case »Voiles ». Le navigateur peut donc annoncer à l’équipage les changements de voile prévus. Cela permettra d’avoir les voiles empilées dans le bon ordre à l’intérieur du bateau et de gagner du temps lors des manœuvres. Bien sûr il arrive que la réalité ne corresponde pas aux prévisions.
2/ Voile sur le prochain bord
Une bonne Sailect permet de connaître avec certitude la voile que l’on devra utiliser après la prochaine marque. Attention, la donnée affichée concerne la route directe et ne tient pas compte d’un éventuel choix stratégique. Donc si on a décidé de naviguer plus haut ou plus bas que la route directe pour des raisons stratégiques, il faudra peut-être s’adapter.
Sur l’exemple ci-dessus : Nous approchons de l’Occidentale de Sein, pour ensuite aller vers Penmarch. Dans la fenêtre »Suivi de Parcours », Adrena nous dit que sur la route directe, nous serons à 75° du vent, donc nous devrons utiliser le J1. Pour bénéficier du courant portant plus longtemps, et comme le vent doit mollir, nous souhaitons être sous le vent de nos adversaires. Nous préférons naviguer plus bas que la route directe, donc nous allons mettre le spi de capelage.
Adrena ne peut pas tout décider à notre place.
Si le bord suivant est un bord de VMG (près ou portant) seule la force du vent influera sur le choix de voile. C’est un peu plus facile.
3/ Changer de voile pour finir le bord
On s’est tous posé la question, un jour ou l’autre, de savoir à quel moment il fallait envoyer un affaler le spi pour fini un bord de travers. La Sailect va nous aider à déterminer ce moment de façon précise.
On vient de la bouée Nord Quiberon et on va vers le rocher de la Vieille, dans un vent d’ENE.
Sur l’image ci-dessus, on voit que :
- on navigue sous J1, déjà 10 au-dessus de la route pour rester rapide (Route Fond et Waypoint en haut à droite)
- sur la Sailect, le rond et le carré correspondent aux données instantanées.
Le rond correspond à l’angle auquel on navigue
Le carré correspond à l’angle auquel il faudrait naviguer pour aller à la marque
On voit que le carré se situe entre l’angle auquel on navigue, et l’angle auquel on sera mieux sous spi de capelage.
Si on abat vers la marque en restant sous J1, on va ralentir.
Si on envoie le spi maintenant on fera route plus bas que la marque.
On continue comme ça !
En avançant, on a ouvert l’angle pour aller à la marque. Le carré est maintenant à la jonction entre le J1 et le spi de capelage. C’est le moment de changer de voile pour aller vers la marque en restant à la vitesse maximum du bateau.
Après avoir changé de voile, le rond et le carré sont superposés, et on navigue droit sur la marque à 100% de la polaire : on a la bonne voile…
Skipper du M34 Nantes – Saint Nazaire – E. Leclerc